Laboralys n°17 | Charbonnage du Gouffre à Châtelineau [archéologie industrielle]


Ce site d'extraction de la houille a ouvert ses portes en 1916 et les a refermées en 1969, peu après que son rendement ne commence à diminuer vers 1960. Il siège au centre de Châtelet, à deux pas de l'église. Il ne reste pas grand chose de cette époque. Le chevalement et les machines ont disparu mais les bâtiments ont subsisté offrant de beaux et grands espaces propices à l'exploration photographique. Il faut bien avouer que l'endroit a souffert de plus de quarante années d'abandon mais les espaces baignés de lumière dégagent une ambiance très agréable. On imagine aisément l'endroit restauré pour en faire un lieu d'exposition et de culture...



Fait troublant lorsque l'on pénètre dans le premier bâtiment : des cages s'y entassent en grand nombre, faisant penser que l'endroit était le repère d'un colombophile compulsif... Renseignements pris, le lieu a hébergé un zoo entre 1979 et 1982 ! Cela n'enlève rien au charme des grandes allées construites comme d'immenses cathédrales. Les hautes fenêtres aux vitraux salis par le temps offrent une vue imprenable sur Châtelineau et les terrils environnants. Seuls quelques socles de métal rouillé rappelent que des machines immenses devaient entraîner le charbon depuis les entrailles de la terre jusqu'aux trains entassés devant le puits n°10. Le bâtiment principal est d'ailleurs percé d'une large brèche verticale qui accueillait la courroie d'entraînement via la molette montée sur le chevalement. Ce dernier était au centre de la cours carrée, emplacement du puits n°10, aujourd'hui recouverte d'un épais coffrage de béton. Un couvercle sur une boîte à souvenirs...



Loin également de l'ambiance de 1969, on découvre un grand nombre de graffiti sur pratiquement tous les murs du site. Assez esthétiques pour certains, mes prises de vue en comprennent de nombreuses. Mais le plus frappant dans cette exploration est le volume et l'architecture des bâtiments, la hauteur de ses fenêtres et le soin que les fondateurs ont eu de placer le site sur un promontoire, avec une vue plongeante sur le bassin houiller. Une forme d'esthétisme se dégage de ce monde industriel.


Reportage publié le 28 avril 2012.